Libres Propos

- Vallèes des Vieux-Habitants
- Noël Kakado
- A ma grand'Mére
- Syndrome de Guillain-Barré


Vallèes des Vieux-Habitants

Si on en parlait!

La Guadeloupe (Karukera), ce nom qui vient de l'Arabe "oued el lupe" a ètè attribuè par Christophe Colomb suite à une promesse faite à la vierge de Guadalupe (situèe dans la province Espagnole d'Extramadure). Il est à signaler qu'àprés la Dèsirade, les Iles reçurent (certaines) le nom du Saint du jour de leur dècouverte.

En novembre 2004, profitant d'un passage à la Guadeloupe, j'ai eu la chance de revoir Monsieur Raymond GUILLIOD (dècèdè en novembre 2005). Il avait ètè mon professeur de Français, d'Histoire et Gèographie au collége de Bouillante. Cet homme aux multiples casquettes; je citerai maire, conseiller gènèral et dèputè pour les fonctions politiques; directeur d'ècole, responsable de la caisse de retraite des conseillers gènèraux du dèpartement et prèsident de Verte Vallèe l'habitation "la Griveliére" à Vieux Habitants. Qui se souvient qu'il a ètè aussi aide infirmier pour soigner, entre autres maladies, "le pian" dans les annèes aprés la guerre 39-45?

Il nous avait reçu , ma femme et moi, chez lui à Grande Riviére et nous avons beaucoup parlè ce jour là de la "côte sous le vent" èpoque d'aprés guerre. Nous ètions loin de nous douter du sèisme intellectuel qu'allait provoquer un article et un sous amendement parlant du rôle positif de la colonisation dans les DOM-TOM (loi 2005-158 du 23.02.05). Cette partie de l'Ile ètait dans une misére sans nom : manque de mèdecins, de dispensaires, conditions d'hygiéne déplorables.

Règion de culture (banane et cafè), la côte sous le vent avait vu son èconomie dèclinèe aprés le passage du cyclone de 1928, et totalement anèantie aprés la loi de la dèpartementalisation qui offraient aux colonies pratiquement les mêmes avantages qu'à la mètropole. D'une main d'oeuvre trés bon marchè (absence de toute prèssion fiscale sur les salaires), les dèpartements d'outre mer voyaient leurs productions surtaxèes (sècuritè sociale, prestations familliales..). Les planteurs de cafè qui avaient obtenu des prêts aprés 1928, remboursables à partir de 1929 (le cafè ne peut produire qu'au bout de 5 à 6 ans), n'ont pu rembourser et comme maintenant, il s'en ai suivi un certain nombre de dèmentellement d'exploitations. Un malheur n'arrivant jamais seul, il y eu par la suite une sèrie de calamitès (sècherresses et ouragans successifs) jusqu'en 1956 ou le cyclone Betsy porta un coup fatal à l'èconomie de la Basse Terre. Bien aprés, il y eu la Soufriére et l'abandon du port de Basse Terre au profit de celui de Pointe à Pitre.

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Noël Kakado

Kakado, petites ècrevisses vivant dans les riviéres. "En temps longtemps" Il y a trés longtemps, les habitants des vallèes de Beaugendre et de Grande Riviére, s'offraient comme festin pour Noël des "cribiches" des toutes petites ècrevisses appelèes "kakado". Bien entendu les grosses ètaient rèservèes aux patrons. Ces petits annimaux ramassès dans les riviéres tôt le matin ètaient accomodès de diffèrentes façons. Ces plats ètaient dègustès juste aprés la messe de minuit. Les chrètiens se rendaient à l'èglise par petits groupes et revenaient en chantant des cantiques tout le long des chemins en s'arrétant de maison en maison pour dèguster le petit punch et les kakados. Cette coutume, comme la fête de fin de rècolte du cafè, disparue petit à petit.

Depuis une dizaine d'annèes quelques bènèvoles ont repris l'idèe de la Noël kakado en y associant la fête du cafè et anniment les diffèrents quartiers en reprenant les cantiques d'antan à la grande satisfaction des jeunes et des anciens qui se souviennent quelquefois avec nostalgie de ces jours passès.

Cascade aux ècrevisses

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A ma grand'Mére

C'est la personne qui m'a le plus influencè et je ne me suis pas rendu compte combien je l'aimais et je n'ai pas su le lui dire quand c'était possible. Elle est nèe en 1887 le 11 octobre à Orsay dans une famille misèrable. Son pére revendait des lègumes et du poisson. Souvent ils se contentaient des invendus .Sa mére, nèe dans une ferme avait gardè les animaux dés huit ans et à midi pouvait manger son pain. Elle ne put jamais aller à l 'ècole car les èléves devaient apporter une bûche, impossible pour ses parents. Louise (sa mére) se maria avant ses dix-huit ans. Elle mit ses deux premiéres filles en nourrices où elles dècédérent en bas âge. Sur les conseils d'un mèdecin elle garda ses autres enfants prés d'elle .L' aînèe devint ma grand-mére Souvent elle me parlait de son enfance difficile. Grâce aux lois de Jules Ferry, elle frèquenta l'asile, ècole maternelle de l'èpoque, puis l'ècole primaire tenue par des religieuses de Saint Vincent de Paul. Eléve trés brillante, douèe pour le calcul, elle sanglota quand elle dut arrêter sa scolaritèáonze ans et devenir bonne à tout faire. Elle servit les haricots secs avec tout le jus car chez elle on mangeait beaucoup de pain dans le bouillon. Les parents groupérent les baptêmes de Madeleine et d'Alphonsine sa cadette de trois ans. Celle-ci ne marcha qu'â trois ans. Louise devait l'emmener chaque mois à Paris au dispensaire Furta Doenne et coûta une fortune à ses parents car il fallait lui donner un jaune d œuf quotidien pour la fortifier. Ayant une mèmoire dèficiente, elle lisait trente fois sa leçon avant de la savoir. Le lendemain elle n'en savait plus rien alors que ma grande mére en une seule fois la connaissait parfaitement. Le jour du baptême des dragèes furent jetèes aux enfants .Madeleine les ramassa soigneusement dans sa belle robe et reçu une paire de claques. Elle n'avait que trois ans. Avant d'aller à l' ècole elle devait s'occuper de ses fréres et sœurs et faire chauffer la soupe du matin. La plaque èlectrique n'ayant pas encore ètè inventèe c'est dans la cheminèe qu'elle allumait le feu à sept ans. Elle devait empêcher sa sœur aînèe de s'endormir n'importe où dés qu'elle ètait assisse. Lorsque sa mére accouchait les enfants ètaient confiès à l'Assistance Publique au grand dèsespoir de Madeleine car on les rasait pour èviter la propagation des poux Ma grand-mère se souvenait de l'aide qu elle apportait à sa mére. Elle faisait les courses. La premiére fois que le sucre fut livrè empaquetè mon arriére grand'mére le refusa. Grand'mére retourna chez l'èpicier pour qu'il casse le sucre sur un pain de sucre. Le progrés ètait passè. L'âne ne voulait pas avancer Grand'mére le mordit entre les deux oreilles. Il partit au galop pour la plus grande joie des passants. Grand'mére rencontra la mére de son futur mari en lui portant des fraises qu'elle avait cueillies dans les bois de Montdètour, aujourd'hui facultè des sciences. Elle allait aussi laver le linge au lavoir hiver comme ètè, quitte à casser la glace. Parfois des voisins lui disaient tiens c'est ton frére à son grand ètonnement. Elle eut l'explication beaucoup plus tard. Le couple de ses parents ètait instable, le pére aimait la vie de famille si bien que pour la communion de Madeleine, il donna ce qu'il fallait à sa voisine pour qu'elle organise le repas. Curieusement Henriette Janvier fille de cette voisine ressemblait beaucoup à Madeleine. A onze ans un soir grand'mére brûlante de fiévre ne pouvant plus ni parler ni manger, renversa un verre, elle reçut une gifle retentissante par sa mére. Son pére s'interposa et dit la petite est malade l'enroula dans une couverture et la conduisit à l'hôpital. Elle avait la diphtèrie. Vers 17 ans Grand'mére allait danser au bal à Orsay . Elle passait par la fenétre de derriére car son pére trés jaloux s'y opposait. Elle sortait ses chaussures à la main. Elle rencontra Jules qui venait et retournait à pied de Gif (7 Km) .Il voulut l'enlever afin qu'on les marie. Madeleine refusa car Jules n'avait pas d'argent. Elle avait tellement souffert de la misére. Enfant elle souhaitait avoir 1800 francs pour rentrer dans une maison de retraite. La somme ènorme pour l'èpoque ne reprèsentait rien pour elle qui ne comptait qu'en sous. Un sou valait 5 centimes. Elle recherchait ses grands-parents et chaque fois qu'elle rencontrait des personnes âgèes inconnues, elle se prèsentait : je m'appelle Madeleine CARTIER dans l'espoir qu'ils lui disent nous sommes tes grands-parents. Une fois ses grands-parents paternels vinrent les voir en train. Grâce à la gènèalogie j'ai appris que Charles Cartier travaillait aux chemins de fer. Grand'mère se maria avec Alphonse Plaisance mais le jour de son mariage si elle avait croisè Jules elle serait partie avec lui. Elle eut deux enfants : -Noël prènom choisi en souvenir d'un roman qu'elle lisait à sa mére -Mireille jolie petite fille brune yeux marron chantant bien. Morte à 6ans d'une mèningite. Son mari lui ayant dit : si la petite meurt ce sera de ta faute elle ne lui pardonna jamais. Ma grand'mére se plaçait sur le parcours des cortéges funébres si nombreux lors de l'èpidèmie de grippe espagnole afin d'être contaminèe et disparaître tant sa douleur ètait vive. Le couple allait mal et â la dèclaration de la guerre Madeleine fut trés dèçue car Plaisance fut versè dans les auxiliaires car il avait les pieds plats .Il rentrait chez lui chaque soir. Un commissaire de police lui ayant appris qu'il n'y avait pas de vol entre mari et femme un soir en rentant Plaisance trouva l'appartement vide. Le divorce fut prononcè aux torts du mari. Grand'mére apprit que Jules ètait en instance de divorce. Elle lui ècrivit: si c'est vrai nous pourrons nous revoir. Si ce ne sont que des mensonges brûle ma lettre et n'en tiens pas compte, je ne veux pas briser ton mènage. Jules lui répondit et lui donna rendez-vous à la gare du Pecq. Il embrassait toujours aussi bien.

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Syndrome de Guillain-Barré

Merci à mon mari pour tout son dévouement, la somme de travail que je lui fournis et son courage. En août 2009, nous rentrons de Paris tout va bien après un week-end ave nos enfants ainés, Je me suis bien amusée. En cours de route nous nous arrêtons au restaurant pour manger une brochette. J'ai comme une nausée mais je n'y attache aucune importance. Nous gardons Lisa un vrai bonheur ! Le matin j'ai un peu de mal à me lever : Il n'est que six heures. On parle beaucoup de grippe H1N1.Le vendredi 23 août j'ai rendez-vous chez la diététicienne; je me sens comme dans du coton et lui répète si l'on n'a pas faim est-on obligé de manger ? De retour à la maison, je m'endors dans le canapé à dix-neuf heures. Dans la nuit, une grosse gastro commence avec une forte fièvre. Je prends de l'immodium et cela commence à soulager. Sur les conseils insistants démon Doudou, je consulte notre médecin qui me prescrit un désinfectant et éventuellement des examens .Tout semble terminé mais le vendredi tout recommence nouvelle consultation, je me sens de plus en plus fatiguée. Dimanche 31 je ne peux enjamber la baignoire et décide de prendre ma douche en bas. Je m'effondre sur le palier à bout de forces : Doudou me traine jusqu'au lit, il me tire en me disant: mais fais un effort. (Seau rouge) Je n'ai pas faim et me nourris de porridge de chocolat et de jus d'orange. Le médecin de garde ne trouve rien. Je suis de plus en plus faible et ne peux me mouvoir qu'avec l'aide de Doudou .Mardi 1 septembre, je fais le bilan de ma vie, pas fameux, et je pars apaisée dans un tunnel. Dans un sursaut, je demande à doudou de dire à sa mère de prier pour moi. Nous faisons venir un autre médecin et pour la première, j'entends prononcer les mots Guillain-Barré. Devant ma paralysie, elle décide de m' hospitaliser. Après une conversation houleuse avec le régulateur du 15, les pompiers me descendent dans un brancard coquille. A l'arrivée aux urgences, je subis un scanner et une ponction lombaire. En attendant les résultats Doudou me lit ce qu'il a trouvé sur le web. J'ai gagné un joli lot : je récupérerai mais il faudra entre six mois et deux ans. Je suis obsédé par le mariage de Jane et Marc. Les médecins m'affirment que ce sera possible. Je suis transférée en réanimation. Je ne peux rien faire : mettre mes lunettes, sonner, m'effleurer le nez, manger ou boire seule mais je parle. Après deux semaines à l'hôpital de Salon, c'est le départ pour la clinique de la Roque d'Anthéron Je suis incapable de faire quoi que ce soit même sonner est impossible, changer de chaîne, mettre mes lunettes, manger ou boire seule quant à l'hygiène …. Je suis totalement dépendante. La récupération sera longue et pénible. Surprise : le médecin est le fils de nos voisins à Djibouti J Je n'avais pas rencontré depuis .Il a évoqué les parties de football avec Marc J'ai la chance d'avoir beaucoup de visites: Doudou tous les jours. Il arrive à quinze heures et ne repart que lorsque j'ai dîné", les dents lavées et prête pour la nuit. Au bout d'un mois il fait sonner deux fois le téléphone lors de son retour à Salon, Je suis un peu rassurée Jacques est venu, égal à lui-même. Vivi a fait un détour. Elle est venue voir son petit-fils qui vient de naître à Metz. Flavius viendra aussi Début octobre, Marc et Jane viendront un week-end. Je suis fière de pouvoir changer de chaîne seule. Marc est déçu de constater que je le fais avec le côté de la main Beaucoup de nos amis de la marche et nos voisins sont venus e voir. Merci à tous.. Premier petit-déjeuner à la clinique. L'aide-soignante me prépare mes tartines et me dit de manger. Je ne peux prendre aucun morceau. Je le lui dis. Réponse : faîtes un effort, j'ai d'autres patients à m'occuper. Elle part et me laisse en larmes me disant qu'avec mes kilos en trop, je pourrai attendre la venue de mon doudou. L 'infirmière s'en inquiète et une autre aide- soignante m'aide. Je bois mon chocolat à la paille. En compensation, j'ai droit à une douche. Il faut deux personnes pour me transférer dans le brancard douche ou lave-cochon. Je prendrai trois douches en trois mois. J ai testé la chaise percée mais les aides-soignantes ne m'ont pas bloqué les genoux et je me suis effondrée. C'est douloureux et effrayant. Les autres jours je suis lavée au lit avec économie d'eau. Tous les jours ouvrables le kiné vient à onze heures. Il m'apprend à me relever et me verticalise, puis me fait pivoter pour que je m'assois dans le fauteuil. C'est long et difficile. Une fois assise, je reste jusqu' à seize heures ou l'autre kiné me recouche. Entre les deux moments pas de possibilité d'uriner. Alors, j'ai le choix entre les couches et me retenir. Ayant choisi la deuxième option, je ne bois pas dans la journée. Je reçois la visite de la psychologue. J'ai besoin d'aide pour accepter cette très lente récupération, peut-être deux ans. Le vicaire vient lui aussi. C'est difficile d'accepter la volonté de Dieu. Les journées sont longues, très longues. Je regarde la télévision je lis dès que je peux tourner les pages je fais des mots mêlés lorsque je peux tenir un feutre comme un enfant de quatre ans. Merci à Jane pour son idée. Jane, Marc, Vivi et Flavius sont venus de loin. Qu'ont-ils pensé en me voyant dans cet état ? Pour mon anniversaire, Damien, Tiphaine Charlie et les deux petits m' ont rendu visite. Nous sommes allés dans le jardin, une expédition, puis dans le salon, Lisa n' a pas compris pourquoi je ne la prenais pas dans mes bras comme avant. Pour elle, je vais devenir Mamie peut pas. Doudou s'épuise : trajet vie quotidienne et le souci. Enfin, je rentre à la maison le 23 novembre Retour en ambulance et suis déposée sur le lit médicalisé en attendant la réparation du fauteuil. Ce qui ne tarde pas. Premier repas : deux tranches de rosette, un steak des frites, et un morceau de fromage. Un régal ! Je suis encore une larve. Toilette au lit puis au fauteuil. Je commence à pouvoir mettre en route la brosse à dents électrique puis à me nettoyer le visage. Le passage du lit au fauteuil est difficile. Il faut me bloquer les genoux sinon je m'affaisse et pour me remonter quelle épreuve ! Et doudou est toujours mis à contribution. Tous les jours il prend des cours de cuisine, lave, repasse et part faire les courses la peur au ventre. Quel courage ! Comment ai- je pu susciter tant d'amour ? Il faut encore me couper la viande mais je mange et bois seule. Ce premier week-end Christiane est descendue. J'ai du mal pour tenir mon verre d'une seule main. Bientôt Noël, J'espère la venue de Frédérique. Marc et Jane seront là. Les jeunes font la décoration. Doudou fait aussi las achats de Noël. La récupération continue lentement trop lentement. Nous espérions que pour le mariage je marcherai. Le premier mars je peux me lever seule du fauteuil mais en prenant appui sur la table. Comme tout progrès le début est très difficile et peu à peu j'y arrive. Je commence quelques pas mais il faut me soutenir car mes jambes plient sans prévenir. Nous commençons les exercices à la porte. Je tiens quelques secondes. Puis de plus en plus longtemps. Le 11 avril je prends une douche assise. Il faut me mettre le fauteuil juste à côté et l'on m'habille. Je peux tenir le temps de remonter le pantalon. Le 23 avril nous rendons le lit médicalisé. Nous avions testé le lit ordinaire mais pour franchir l'espace entre les deux lits il me faut le fauteuil. Les premières nuits, j'ai peur car il n'y plus de barrières. Il faut me tirer pour me lever. Je suis obligée de réveiller Doudou pour aller aux toilettes. Quel courage il a pour supporter cette baleine. Le 15 mars première sortie en voiture. Nous allons chercher le cadeau de Jane à Maussane. C'est curieux comme impression. Les images sont un peu déformées. Arrêt à Casino. Sorties à limiter c'est trop de travail pour Doudou. Sortie à l'UTD je me suis effondrée en remontant mes genoux ayant plié. Nous continuerons à aller en voiture pour les examens médicaux. Peu à peu c'est plus facile. Début juin, nous partons une semaine dans le Tarn avec nos amis de la marche. La chambre est au rez-de- chaussée. Pour la douche, il y a une chaise spéciale. Mais le transfert est difficile. Les petits musées ne sont pas équipés. Mais nous profitons quand de cette sortie Hérar a quand même pu faire deux petites randonnées. Nous nous arrêtons à Toulouse pour rencontrer Richelle. Nous ne nous étions pas revus depuis trente ans. Si elle a peu changé pour moi c'est différent. Nous passons la soirée chez marie-Denise Roger. Hérar et Roger me soulèvent pour entrer dans le salon puis rentrent le fauteuil. Ce fut une excellente soirée. Doudou s'est baigné dans la piscine. Nous retournons à la maison et tournons nos pensées vers la préparation du mariage de Jane et Marc. Il faudra m'habiller et préparer le voyage. Nous avions retenu le ferry en janvier surs que je marcherai. Mais j'en suis loin. Nous n'irons voir personne car les déplacements sont compliqués. Ce sera pour une autre fois. Nous connaissions la maison de Frédérique mais les quelques marches ne nous effrayent pas surtout après l'avis du kiné et du médecin. Surprise fort désagréable je termine à plat ventre. C'est un supplice pour aller aux toilettes. Doudou me fait la toilette dans les W.C. Nous allons à Nanteuil. Je prends ma douche chez Tatie et je m'étale trois fois. Chez Yolande je fais quelques pas cramponnée à Hérar. J'ai l'impression d'être une bête crieuse. Retour difficile à Gagny. Je n'ai plus de forces pour me relever et seule solution, Doudou imite le cavalier, je ris et m'affale sur le canapé. Didier trouve horrible ce que je suis devenue et il n'a pas tort. Nous partons pour Bristol. Voyage sans grands problèmes. Chez Marc et Jane je ne pourrai accéder à l'étage. Nous dormons dans le salon toilette dans la cuisine et chaise percée. Je suis une charge pour tout le monde et même si je ris c'est difficile. Merci à tous ceux qui m'ont supportée. Len, frère de Jane nous apprend à monter les marches du château. Mariage formidable. Frédérique me déclare : " qu'est-ce tu es pénible mais qu'est-ce qu'on t'aime ". Elle se souviendra longtemps du mariage de son frère. Nous avons eu des moments difficiles. Le 20 janvier Jean-Luc nous téléphone pour nous annoncer le décès de Jean-Claude. Il s'est défenestré. Impossible pour lui d'assister aux obsèques. Le stress et le chagrin lui ont causé une vive douleur cardiaque et il est hospitalisé en urgence par les pompiers. Les enfants sont à la hauteur et nous nous retrouvons tous. Dieu merci Doudou rentre et l'investissement est très lourd. Nous aurons une autre alerte en juin avec les diverticuloses. je suis responsable et me sens coupable. Un an plus tard même si j'ai progressé Doudou est épuisé et nous avons des soucis avec ses yeux. Depuis ma sortie de clinique la rééducation a commencé. Ce fut d' abord des mouvements au lit. Le lever est pénible car mes jambes plient sans prévenir. Je commence quelques pas soutenue par le kiné. Il m'apprend à tenir en équilibre sur la porte. C'est une corvée. Peu à peu j'avance et je marche en m'agrippant à ses bras. En rentrant de vacances nous passons à l'étape suivante marcher seule ave quelqu'un derrière. C'est une telle épreuve que j'en cauchemarde les nuits. Jamais je n'y arriverai. Je pense que je suis nulle et deviens agressive. J'arrive en larmes à la consultation avec Madame Vialan. Je me trouve beaucoup de prétextes : vue, rejet familial, bombardements pendant la guerre, enfin après un mois horrible j'y arrive. Tout n'est pas encore gagné, surtout après la légère entorse et le risque de chute. Noël est bientôt là. Nous sommes aujourd'hui le 22 décembre 2010 soit 438 jours après.

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Le Guillain Barré vécu de l'autre coté.

Voilà près de trois ans, Françoise et moi sommes passés de la lumière à l'ombre. En une semaine malgré deux visites chez notre médecin traitant, l'intervention d'une médecin de garde diligentée par le 15, Françoise s'est enfoncée dans une paralysie des doigts de pied jusqu'au cou. Il ne s'agissait pas d'une dénutrition pronostiquée par la médecin de garde ni d'une obésité diagnostiquée téléphoniquement par le médecin coordinateur du 15. Non, c'était quelque chose que nous ne connaissions pas, et qui a pour nom ''GUILLAIN-BARRE''. Nous ne l'avons pas trouvé tout seuls ce Guillain-Barré. A bout de ressource, mon médecin traitant ne se déplaçant pas, j'ai du puiser dans mes souvenirs de Secrétaire de la SABA et me souvenir d'un nom que j'avais souvent vu sur des certificats de non contre indication à la pratique du Football. Elle a bien voulu, très rapidement venir à la maison et son diagnostique après cinq minutes est tombé comme un coup de massue : ''c'est soit une hémiplégie partielle ou soit un Guillain-Barré. Je penche plus vers cette deuxième solution''. S'en est suivi de l'exposé des effets de chaque hypothèse et la rédaction d'un courrier pour les urgences de l'hôpital. Plus long a été de convaincre le régulateur du 15, d'envoyer plutôt les pompiers qu'une ambulance car nous vivons à l'étage. Au passage, je comprends ce que peuvent endurer certaines personnes non spécialistes quand elles ont affaire avec le 15. A l'hôpital, SCAN et ponction lombaire confirmèrent le diagnostique initial. Ouf elle était prise en charge et pensais-je, elle allait remarcher rapidement. Je vous confirme que ce n'est toujours pas le cas même si, elle est, dans le jargon médical verticalisée. Entourée de deux personnes, elle arrive à faire trois cents mètres sans être trainée. Dans notre malheur, nous avons pu compter sur nos enfants, sur les copains (sorties dans le Tarn, en Haute Savoie et dans les Pyrénées Orientales). Nous avons pu traverser la Manche (merci au personnel de la compagnie LD) pour assister au mariage de notre fils à Bristol. Maintenant les sorties sont un peu plus facile y compris pour aller en Guadeloupe avec l'assistance du service SAPHIR d'Air France. La vie d'une personne diminuée physiquement est quelquefois très difficile. Il faut du courage j'entends, de la volonté renchérit d'autres. Que nenni ; quand il n'y a pas de courant même les meilleures machines ne fonctionnent pas. Les valides ne comprenant pas toujours ou ne sachant pas s'il faut faire une petite place ou laisser la place (il faut reconnaitre que souvent certains abusent en utilisant frauduleusement les macarons réservés nominativement aux seuls handicapés). Il faut de la patience nous dit-on, mais qu'elle est dur à porter cette patiente. Il y de gros progrès et nous remercions ici vigoureusement tous les copains qui ont à un degré ou autre contribuer à ce que nous retrouvions un peu de vie sociale. 14 Août 2012-08-14 Voilà bientôt la fin de l'été (ici, nous pourrons en profiter encore quelques temps) et nous avons l'impression d'avoir quitté la Guadeloupe qu' hier. Les enfants sont venus nous voir avec nos petits enfants, les cousins sont passés et tout cela avec de grands éclats de rire. Chacun assumant avec succès, une partie, quand ce n'était pas la totalité de la gestion de la maison. Qu'est-ce que cela fait comme bien ! Nous restons avec les souvenirs, les photos et les bons mots de Jade. Une belle surprise en cette fin de journée du 11 octobre, les enfants (d'abord les grands avec famille) arrivants pour fêter l'anniversaire de Françoise. Soixante dix ans ça se fête ils étaient là presque tous, Tiphaine et sa famille nous rejoignant le samedi. Dommage, Damien n'a pas pu se libérer. Le 12 Novembre 2012-12-24 D'un commun accord (Médecin, Françoise et moi), Françoise a vu un neurologue à La Timone de Marseille. Etonné qu'il soit consulté et constatant les progrès accompli dit que c'est déjà pas si mal et qu'il ne peut rien proposer de plus qu'un traitement chez un kiné avec balnéothérapie. Un électromyogramme, peut être pour une confirmation de ses observations sans aucune garantie qui plus est avec des inquiétudes au niveau des vaisseaux irrigants les yeux. Nous n'étions pas enthousiastes et le médecin traitant nous rassure en nous confortant dans notre scepticisme. Cette visite nous a permis de voir à quel point l'état général avait bien évolué, que les progrès sont réels et que, à défaut d'une guérison totale, nous pouvions espérer des lendemains plus souriants. Optimistes peut être mais quand il ne reste que cela, il faut s'y accrocher. On passera les fêtes, puis nous irons en Guadeloupe et après, on avisera..

Depuis le 29 décembre, je la regarde descendre du monte escalier et rentrer à la maison ou vise-versa. Hourra!!

L'équilibre vient tout doucement. Le 13 janvier 2013 pour le première fois depuis 40 mois, Françoise a pu rester sur une balance le temps nécessaire pour se peser. Enorme comme plaisir.

Noël 2014. La famille est pratiquement au complet et tous nous mesurons le chemin accompli mais restons lucides car malheureusement des problèmes visuels (prévus certes) sont venus perturbés l'équilibre déjà très instable.

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Les bons mots

La vèritè sort de la bouche des enfants. La retraite ce sont de longues vacances avant la mort, n'est ce pas Papy? Que rèpondre à cela !

Citations


De Mèmona Hintermann - Dans "Tête Haute"

Insulter un drapeau, siffler un hymne, c'est marcher sur l'identitè des individus, bafouer le combat de ceux qui sont morts pour les protèger. Non, nous n'avons pas le droit de cracher sur ces symboles.


Du Général Bigeard - Dans son livre testament "Adieu ma France"

"Adieu ma France... Tu n'es plus celle que j'ai connue, le pays du respect des valeurs, de l'hymne et du drapeau, le pays de la fierté d'être français. Adieu ma France des trafics en tous genres, du chômage, de l'islamisme, de la polygamie, du laxisme, de la permissivité, de la famille décomposée... Adieu ma France réduite à l'état d'urgence, ma France déconstruite, en guerre avec elle-même. Je veux, néanmoins, demeurer optimiste et croire en ton sursaut. Mais qui te sauvera ?

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